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Arsenal - Manchester United : L'analyse tactique

Alors que Chelsea file vers le titre de champion, Arsenal et Manchester Utd ont bien du mal à séduire malgré un équilibre trouvé chez les Red Devils.

Les Gunners accueillaient leurs meilleurs ennemis pour une lutte vers un sans faute : il faut faire le maximum de points pour espérer glaner la 4ème place synonyme de Ligue des Champions.

Du côté de José Mourinho et de ses joueurs, une victoire en Europa League suffirait et dès lors la 4ème place ne leur serait pas indispensable.

La pression était donc du côté visités et d'Arsène Wenger qui, malgré une stabilité retrouvée depuis 2 matches, doit faire face à Mourinho contre qui il n'affiche aucune victoire en 12 confrontations de championnat.

Les XI de base

Le match

Les intentions des Londoniens sont claires depuis le coup d'envoi du match, dès le départ ils vont tenter d'installer leurs positions dans le camp mancunien et bouger le bloc adverse.

En perte de balle, ils imposent un pressing haut lorsque le ballon est orienté sur un des flancs mancuniens (ou chez Smalling/Jones à condition qu'il soit excentré).

Côté Manchester, les joueurs vont chercher à profiter du pressing parfois approximatifs des Gunners pour fixer les côtés en créant la supériorité numérique afin de profiter de l'espace dans la profondeur laissé par l’attentisme adverse.

Man Utd va d'ailleurs se créer la 1ère grosse occasion du match par le biais de Martial, dont ce sera au final le seul fait d'arme du match.

Mata a complètement dézoné de son côté droit pour apporter la supériorité numérique côté ballon

A contrario, en perte de balle, les Red Devils vont adopter une attitude bien plus passive à travers un bloc bas et en formant un 5-3-1-1.

En formant 2 lignes compactes, les hommes de Mourinho vont empêcher Arsenal de trouver le moindre intervalle libre pour Alexis Sanchez et Mesut Özil, les deux principaux créatifs.

Mais ces derniers vont s'adapter et dès lors sortir de ces zones de pression en venant chercher les ballons devant la ligne du milieu mancunien.

Sanchez, à côté de Ramsey, va venir chercher les ballons de plus en plus bas au fur et à mesure que le temps avance. Özil (en blanc) fait de même. Darmian (en bleu) est prêt à sortir sur lui.

Sanchez, habitué à dézoner de la sorte à chaque match, va se retrouver avec Tuanzebe sur le dos : Mourinho a donné comme consigne au jeune joueur de sortir sur le Chilien et de l'empêcher de nuire dans sa zone fétiche.

Darmian est occupé à la même tâche vis-à-vis d'Özil.

Tuanzebe (latéral droit !) n'hésite donc pas à sortir de sa zone pour priver Sanchez de liberté.

C'est Juan Mata qui s'occupe de redescendre d'un cran à hauteur de Monreal.

Mais ces sorties de Tuanzebe et surtout de Darmian vont créer des espaces importants dans le coeur de la défense mancunienne.

C'est là que va intervenir le volume de jeu d'Aaron Ramsey et sa qualité d'infiltration sans ballon.

La provenance de ces ouvertures est liée à la position de plus en plus axiale de Sanchez qui va petit à petit sortir du marquage imposé par Tuanzebe :

Touches de balle d'Alexis de la 1' à la 25'

Touches de balle d'Alexis de la 25' à la 45'

Bien moins à l'aise pour s'installer dans le camp adverse balle au pied, Manchester va choisir un autre moyen de s'y installer et de mettre en difficulté le bloc londonien lorsqu'il est plus bas : les seconds ballons (dégagements de De Gea) et attaquer la défense en zone (sur corner également) par du mouvement de la 2ème ligne, aussi bien sur des centres excentrés que sur corner.

Alors que Martial joue le duel aérien, ses partenaires viennent enfermer la zone de chute du 2ème ballon.

Arsenal oblige Manchester à contourner leur bloc est à trouver la solution par les flancs.

La mi-temps est sifflée et malgré des failles dans les deux camps, le manque d'efficacité de part et d'autre empêche le score d'être ouvert.

Côté Arsenal, les solutions sont à trouver dans les espaces laissés entre Jones et Mkhitaryan (par le suivi de Darmian sur Özil) ou dans le reconversion offensive directe, qui aurait pu passer une fois par l'intermédiaire de Welbeck.

Oxlade-Chamberlain peut faire la différence à tout moment suite à son travail de percussion et le déséquilibre qu'il parvient à créer par moment.

Côté Man Utd, il y a de l'espace à pouvoir derrière le bloc haut adverse mais Martial manque d'efficacité dans ses appels et sa conservation du ballon alors que Mkhitaryan passe plus son temps à fermer les espaces à Chamberlain qu'à créer le danger.

Malgré tout, le danger passe essentiellement par le flanc gauche mancunien grâce notamment à l'apport de Mata.

Les buts

A peine le temps de retrouver la pelouse et le même schéma qu'en première période qu'un fait de jeu va avoir un effet "papillon" ; Ander Herrera reçoit un coup, grimace, et ne sort pas sur le ballon latéral adressé à Xhaka.

L'ancien capitaine du Borussia Mönchenglabach en profite pour inscrire son 1er but à l'Emirates Stadium :

Quelques minutes après, après une tentative de centre de Chamberlain, Holding étouffe la relance mancunienne en dépossédant Martial du ballon.

L'ancien capitaine de Bolton reconvertir l'action pour ce même Oxlade-Chamberlain qui centre cette fois parfaitement pour Welbeck démarqué :

Ces 2 buts clôtureront la physionomie du match que les Red Devils ne parviendront à pas renverser malgré quelques tentatives et des changements offensifs opérés par Mourinho.

Conclusion

La "heatmap" du match résume quasiment à elle seule les intentions offensives des deux équipes dans ce match ou du moins durant les 60 premières minutes où il s'est joué :

D'un côté, les tentatives d'Arsenal de trouver la faille à partir de l'axe central et des halfspaces via les ouvertures d'Alexis Sanchez.

De l'autre, la volonté de Manchester United de fixer le flanc droit des visités pour prendre la profondeur.

Les deux blocs défensifs, une fois en place devant ses 16 mètres, laissaient très peu d'opportunités à l'adversaire pour s'exprimer mais c'est au final en profitant de ce positionnement qu'Arsenal put remplir son contrat ; à travers une frappe lointaine et un centre adressé aux 6 mètres.

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